Chapitre 2 - La dernière ombre

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Chapitre 2 

La dernière ombre

10 Ans après H-0 «Hour zero» - 3 696 jours dans l’espace.

«Résidents de l’Arch, après un nouveau décompte, nous déplorons la mort de 57 résidents de l’Arch après une dépressurisation importante d’un compartiment sur le flanc avant de l’appareil. Le total de survivants est de 985 575 après mise à jour de ce décompte.»

Alors que le moniteur du vaisseau diffusait les dernières nouvelles, toutes plus sombres les unes que les autres, je me dirigeai vers le poste de commandement. La milice en place sur l’Arch m’avait «convié» à un débriefing de la plus haute importance. À bord de ce vestige de notre ancienne gloire, les nouvelles étaient invariablement mauvaises, jour après jour, et cette convocation ajoutait à mon appréhension.

Je n’avais jamais été impliqué dans les affaires internes de l’Arch, préférant me contenter de mon métier de «livreur». Mais mon passé n’était pas un secret, et il semblait que les autorités avaient enfin décidé d’en tenir compte.

Avec mon escorte, j’arrivai enfin à la salle de commandement. C’était une vaste pièce offrant une vue à 360° grâce à ses quelques hublots, bien que la structure du vaisseau soit principalement hermétique. Pour beaucoup des résidents de l’Arch, ces fenêtres étaient la seule connexion avec l’immensité de l’espace, un spectacle qu’ils n’avaient pas contemplé depuis des années.

L’atmosphère dans la salle de commandement était tendue. Les écrans clignotaient avec des alertes rouges, les techniciens et les officiers de sécurité s’affairaient autour des consoles, essayant de stabiliser la situation. Le commandant, le visage grave, se tenait au centre de la salle et, en me voyant entrer, il hocha la tête en signe de reconnaissance.

IA 10.0 Commandement : «Attention, la pressurisation s’enclenchera dans 30 secondes. Veuillez vous préparer au changement de gravité. Fin de transmission.» La voix mécanique résonna à travers les haut-parleurs de la salle.

Poser le pied au sol ne me semblait plus naturel. Il me fallut quelques secondes pour retrouver mon équilibre.

Commandant Emri : «Prenez place autour de la table, je vous prie. La gravité n’a été activée que dans ce secteur.»

Alors que tout le monde s’exécutait, je pris le temps d’observer les participants. Je reconnus plusieurs visages, mais c’est celui de Janna qui me surprit le plus.

Commandant Emri : «Je vais parler sans détour et avec la gravité de la situation. Je vous ai convoqués tous aujourd’hui car chacun d’entre vous peut contribuer à la résolution de notre problème commun : notre survie. Ce sujet, trop souvent abordé, a atteint aujourd’hui un point critique.»

Le commandant, un homme d’un certain âge, était à la tête du vaisseau depuis le début. Respecté pour son franc-parler, il n’avait pas que des alliés parmi les politiciens présents autour de la table. Alors qu’il s’apprêtait à reprendre la parole, Janna l’interrompit.

Janna : «Venez-en au fait, Commandant. Le temps presse à bord de l’Arch, inutile de ménager nos sensibilités.»

Le commandant reprit après avoir ravalé sa salive.

Commandant Emri : «Dans moins de 10 heures, nous allons heurter une météorite que notre IA nomme ‘La Dernière Ombre’. Composée d’un métal non répertorié, cette météorite s’approche de nous comme un aimant. Elle est inévitable. Ce champ d’astéroïdes nous suit à la trace. Sans intervention de notre part, l’Arch sera anéantie sans l’ombre d’un doute.»

Les réactions furent immédiates : effroi, peur, désespoir. Ces émotions ne conduisent jamais à de bonnes décisions, et c’était ma crainte. En tant qu’ancien militaire, j’en avais l’habitude. Un homme se leva pour prendre la parole, un politicien de l’une des nombreuses factions de la station.

Politicien : «Quelles sont les options ?» demanda-t-il froidement.

Sa question figea les échanges houleux qui commençaient à éclater entre certains participants de la réunion. Le commandant se tourna vers l’IA pour obtenir une réponse.

IA 10.0 Commandement : «Les options sont limitées et présentent toutes un faible taux de réussite. Fin de transmission.»

Le brouhaha reprit de plus belle, chacun croyant pouvoir maîtriser la situation et changer notre destin funeste. Les voix s’élevaient, chacun essayant de dominer l’autre par des arguments souvent empreints de peur et de désespoir. Janna lança un « silence » autoritaire avant de demander à l’IA de continuer.

IA 10.0 Commandement : «La solution avec un taux de réussite de 37% consiste à envoyer une bombe à plasma au cœur de la météorite. Risque établi : débris trop nombreux et trop importants pour que le fuselage de l’Arch résiste...»

Je commençais à comprendre mon rôle dans cette histoire. On avait besoin d’un pilote, et j’étais sans doute le meilleur pour cette mission. Pendant que l’IA poursuivait son explication, je consultais les rapports d’analyse affichés sur l’écran devant moi, me préparant mentalement.

Commandant Emri : «Vous l’avez compris, Cap’t. Vous avez toujours refusé nos missions, mais celle-ci nécessite l’expertise d’un militaire chevronné. De nombreux points restent à aborder avant cette opération. Les différentes factions doivent se mettre d’accord sur l’utilisation de la bombe à plasma. Janna, vous devez adapter un vaisseau pour porter cet équipement.»

Politicien : «Pourquoi lui ?» demanda une voix du fond de la salle, empreinte de scepticisme. «Pourquoi choisir quelqu’un qui a toujours refusé de collaborer ?»

Commandant Emri : «Parce qu’il est le meilleur. Parce qu’il connaît les rouages de ces missions périlleuses mieux que quiconque ici. Son passé militaire et son expérience font de lui notre meilleur atout.»

Janna : «Le commandant a raison. Sheperd est le plus qualifié pour cette mission. Son vaisseau, le Lucifer, est également le mieux équipé pour cette tâche après quelques modifications.»

Politicien : «Nous jouons notre survie, et vous voulez confier cette mission à un solitaire qui refuse de suivre les ordres ? C’est insensé !»

Sheperd : «Je comprends vos réticences, mais il s’agit de notre seule chance. Il n’est pas question ici de satisfaire l’un de vos intérêts personnels, mais de notre survie.

Anna doit réparer et adapter le Lucifer, mon vaisseau. Je ne ferai pas cette mission à bord d’un autre vaisseau. Il me faudra d’autres chasseurs avec moi. Et ne m’appelez plus Cap’t.»

Commandant Emri : «La réparation est-elle possible dans les temps ? » demanda-t-il, se tournant vers Janna, qui hocha la tête positivement. « Vous aurez un maximum de chasseurs avec vous. Néanmoins, c’est vous qui porterez la bombe H75, soit la bombe à plasma. Mesdames et messieurs les politiciens, nous devons maximiser nos chances et, dans le facteur de réussite de notre IA, il y a une mobilisation de la population armée.»

Un politicien en costume bien ajusté se leva brusquement. «Mobiliser la population armée ? Vous voulez dire envoyer des civils se battre dans l’espace ? C’est de la folie pure !»

Commandant Emri : «Je comprends votre consternation, mais c’est notre seule option. Tant que nous ne serons pas sortis du champ d’astéroïdes, nous devons limiter les impacts stellaires sur l’Arch. Chaque main, chaque arme compte.»

Politicien : «Nous devons donc prévenir la population de sa fin imminente et vous voulez poster la population à même la carlingue du vaisseau pour qu’ils tirent sur des cailloux volants, c’est une blague ?»

Janna : «Elle y est préparée depuis plus de 10 ans, Mavrick.»

Les échanges reprirent de plus belle. J’observais ce que je considérais comme la faiblesse humaine : cette incapacité à agir rationnellement face à une crise. Ils étaient tous là, voulant être le sauveur de la situation sans comprendre que ces calculs ont une limite. Cette limite était notre survie. Encore une fois, ils oubliaient la situation, et leur égo ne parvenait pas à être mis de côté. C’est pour cette raison que j’aspirais à ma tranquillité loin de l’humanité. C’est un trait de caractère que je ne pouvais plus accepter. Je n’arrivais plus à être patient face à ce manque de logique et ces petits jeux de pouvoir. Je me berçais dans le silence, croisant le regard de Janna et du commandant, visiblement tout aussi dépités par la situation. Janna tenta de rétablir le silence, mais rien n’y faisait. La machine autodestructrice de l’humanité était en route.

Un politicien plus âgé, à la voix tremblante mais ferme, prit la parole. «Si nous échouons à nous entendre, nous condamnons tous nos concitoyens. L’heure n’est plus aux divisions politiques, mais à l’action concertée.»

Politicien : «Facile à dire pour ceux qui ne devront pas se battre sur le terrain !» répliqua un autre, avec amertume.

Le commandant s’avança vers moi et me tapota l’épaule.

Commandant Emri : «Détruisez ‘La Dernière Ombre’, Cap’t, ou il n’y aura plus de nous.»

Je jetai un dernier regard sur l’assemblée, leur chaos et leur peur palpable, avant de tourner les talons. La tâche qui m’attendait était immense, mais il n’y avait pas d’autre choix. Le sort de l’Arch reposait désormais sur mes épaules.

˜˜˜

Le hangar reprit vie dans une effervescence renouvelée, tournant à plein régime pour réparer et armer le Lucifer ainsi que les autres vaisseaux de combat. Chaque recoin résonnait des sons des outils et des ordres aboyés, alors que les mécaniciens s’affairaient à préparer notre dernier espoir. On me présenta l’équipe qui m’accompagnerait : 18 pilotes pour 18 appareils de combat. La plupart étaient des vétérans comme moi, ayant survécu à l’époque de «l’Heure Zéro». Les autres étaient des mécaniciens ou de simples civils, tous déterminés à se battre.

Ils m’appelaient tous Cap’t, un surnom qui collait à ma peau. Nous nous connaissions tous, après dix ans passés ensemble sur l’Arch, cette forteresse métallique qui était devenue notre foyer. La population, bien que résignée à une fin inéluctable, restait combative. Il y eut plus de volontaires que de places pour se battre à l’extérieur de l’Arch, tous prêts à défendre notre dernier bastion contre l’extinction.

L’agitation était palpable alors que je bricolais dans mon poste de pilotage, paramétrant le plan de vol. Les IA du commandant et la mienne échangeaient des informations, et je surveillais la jauge de téléchargement des données pour maximiser nos chances de succès. Janna, entourée de ses techniciens, s’activait pour que tout soit opérationnel. C’est là que je distinguai la bombe H75, une vision qui fit remonter des souvenirs amers.

Les bombes à plasma étaient le fléau de l’ancien monde, inventées pour surpasser les effets des bombes nucléaires d’autrefois. Une bombe à plasma projetée dans le soleil aurait pu détruire notre galaxie tout entière. À l’apogée de l’humanité, les dirigeants des pays prenaient le monde en otage avec ces armes terrifiantes. Avec le temps, une cinquantaine de pays possédaient ces bombes, et les guerres directes avaient laissé place à des conflits de plus en plus violents et indirects.

J’étais de ceux-là, membre des milices « neutres » combattant pour un gouvernement le matin et un autre le soir. J’étais la bannière meurtrière et neutre à travers notre galaxie. Les « Hammers », cette unité spéciale, étaient réputés pour leur efficacité impitoyable. Nous ne faisions pas dans la demi-mesure : le mot d’ordre était de frapper fort sans sommation. L’objectif primait toujours, un principe que j’avais gardé et chéri malgré les années.

Alors que je m’immergeais dans mes pensées, un technicien m’interpella pour vérifier les derniers ajustements. Les lumières clignotantes des consoles et les bruits familiers des préparatifs de guerre me ramenaient à une époque que j’aurais préféré oublier. Mais il n’y avait plus de place pour les regrets. L’Arch, et l’humanité, comptaient sur nous.

Je jetai un dernier regard sur le hangar, sur les visages déterminés de mes compagnons, sur Janna, s’activant sans relâche. L’heure de vérité approchait. Nos vies, nos espoirs, tout reposait désormais sur cette mission désespérée.

Une secousse se fait ressentir et l’ensemble des lumières s’éteignent.

Le moniteur retentit, sa voix s’élevant dans les corridors de l’Arch.

Moniteur : «Résidents de l’Arch, un impact sur le générateur secondaire a réduit la production d’énergie de 70%. Le temps de réparation est estimé à indéterminé. Sans gravité, il est interdit d’allumer le moindre feu.»

Je ressens à nouveau les vibrations familières de mon vaisseau, les paroles de mon technicien résonnant dans mes oreilles : «H75 armée.» C’est le signal que j’attendais. Dans cette obscurité où seules quelques lampes nous éclairent, l’agitation persiste. J’active les propulseurs du Lucifer. Les communications étant hors service, ce geste silencieux est le signal universel pour tous : l’heure d’agir est venue. Pas de discours grandiloquent, juste une mission claire pour chacun.

Je n’ai jamais été homme à de grands discours, même en tant que capitaine de cette mission. À la différence des combats précédents, je ne vais pas entendre les cris de mes compagnons à travers mon casque, annonçant leur mort imminente. Ce sera le silence face à la mort, ce silence que j’apprécie tant à bord du Lucifer.

Les propulseurs des autres vaisseaux s’activent à leur tour, illuminant le hangar plongé dans l’obscurité. À travers mon poste de pilotage, je distingue les regards vides de certains, déterminés pour d’autres, résignés pour la plupart.

Le Lucifer se positionne devant la porte du hangar alors qu’un message résonne, demandant à tous d’évacuer la passerelle. Les autres vaisseaux se rangent derrière moi.

IA 7.0, alias Lucifer, annonça d’une voix synthétique dans le poste de pilotage du vaisseau :

IA 7.0 alias Lucifer : «Capitaine, je ressens une fluctuation dans les circuits. IA terminé.»

Sans trop me préoccuper de l’alerte de mon IA, je lui répondis de manière décontractée avant de prendre une profonde inspiration.

Sheperd : «Tu ressens des choses, toi ?»

IA 7.0 alias Lucifer : «Après plus de 15 ans à votre service, Capitaine, on apprend à ressentir la peur de mourir.»

Un sourire habituel s’échappa de mes lèvres.

Sheperd : «Techniquement, tu n’es pas encore mort.»

La porte du hangar s’ouvrit, laissant les 19 vaisseaux s’engouffrer à l’extérieur. La ligne de communication grésilla. De mon poste d’observation, je croisai le regard de Janna. Elle et moi étions parfaitement conscients des enjeux.

IA 7.0 alias Lucifer : «Techniquement, si, une dizaine de fois. Je tiens d’ailleurs à vous rappeler que vous ne pouvez pas revenir à la vie, à la différence de ma personne, Capitaine. IA terminé.»

Sheperd : «Ta personne ?» dis-je en riant légèrement.

La dernière porte du hangar s’ouvrit lentement, comme si elle révélait un tableau apocalyptique. La clarté des étoiles céda rapidement la place à un chaos terrifiant. Devant nous, une tempête de météorites déchaînée se déployait dans l’espace infini. Les roches spatiales, de tailles variées, fendaient l’espace en tous sens, projetant des éclats brillants à la lumière des propulseurs.

Sheperd : «Tu me conseilles une musique, Lucifer, pour notre dernière danse ?»

IA 7.0 Alias Lucifer : «Chopin, Marche funèbre. IA terminé.»

Les vibrations du Lucifer devinrent immédiatement plus intenses alors que nous naviguions à travers ce champ de débris mouvant. Chaque impact contre la coque résonnait dans tout le vaisseau, comme des coups sourds dans une pièce métallique géante. Les instruments de bord clignotaient en rouge et en orange, signalant les impacts mineurs mais constants contre notre bouclier magnétique.

Les météorites étaient comme des danseurs chaotiques, chacun suivant sa propre trajectoire imprévisible. Certaines passaient à proximité avec une vitesse fulgurante, laissant derrière elles des traînées lumineuses dans leur sillage. D’autres semblaient presque stationnaires, créant des obstacles massifs que nous devions contourner habilement pour éviter la collision.

Le silence de l’espace était brisé par le grondement sourd des roches spatiales se fracassant contre notre protection. Chaque secousse du vaisseau résonnait à travers mes membres, rappelant la fragilité de notre existence dans ce milieu hostile. La visibilité était presque nulle, obstruée par les nuages de poussière et les éclats de roche qui tournoyaient autour de nous.

Malgré la tension palpable et la dangerosité de notre mission, une certaine tranquillité émanait du cockpit du Lucifer. La musique funèbre de Chopin s’infiltrait à travers mes écouteurs, ajoutant une ambiance solennelle à cette danse mortelle dans l’espace. Chaque seconde était cruciale, chaque manœuvre un test de maîtrise et de sang-froid face à l’inconnu.

Alors que nous nous enfoncions plus profondément dans cette tempête cosmique, je me concentrai sur ma mission. La cible, la météorite baptisée «la dernière ombre», représentait notre ultime défi. Malgré les obstacles et le danger, nous devions atteindre notre objectif, même si cela signifiait affronter l’impensable dans les profondeurs silencieuses et inhospitalières de l’espace.

Je poussai les propulseurs à leur maximum pour atteindre une vitesse extrême. Les autres vaisseaux me suivirent, mais l’horreur m’envahit en constatant que les météorites étaient bien plus nombreuses qu’auparavant. Nous approchions sans doute de la météorite principale, rendant la visibilité nulle entre les nuées de particules de roche et les météorites que nous devions éviter. Les vibrations secouaient le Lucifer dans tous les sens, chaque secousse renforçant l’angoisse qui me comprimait le crâne dans cette atmosphère oppressante, probablement à cause des matériaux métalliques de la météorite.

Avec peine, je réussis à articuler ma demande dans le chaos croissant : «Localise... la cible...»

IA 7.0, désormais en pilotage manuel, répondit de manière inquiétante. «Négatif, système défaillant. IA terminé.»

Le Lucifer tremblait si violemment que je ne distinguais plus clairement mon environnement. Les systèmes d’alerte clignotaient frénétiquement, mais les diagnostics semblaient tous hors service. Une lumière éblouissante sur ma droite révéla un vaisseau percuté par un débris, que je réussis à éviter de justesse. Autour de moi, d’autres vaisseaux se battaient contre les météorites, ouvrant des passages désespérément nécessaires. J’activai les modules d’armement du Lucifer, et le retentissement des canons résonna dans l’habitacle, ajoutant un tumulte assourdissant au chaos ambiant.

La lutte pour survivre devint ma seule obsession. Les impacts de météorites et les échanges de tirs se multipliaient, chaque explosion secouant le Lucifer plus violemment. La pression dans le cockpit atteignait des sommets insupportables. Des éclairs de lumière et des débris de vaisseaux accompagnaient chaque manœuvre désespérée pour esquiver les projectiles mortels. «On perd trop d’appareils!» pensai-je avec une pointe de désespoir alors que la bataille contre l’extinction continuait sans répit.

Soudain, un impact d’une violence inouïe ébranla le Lucifer, déstabilisant gravement notre trajectoire. Les alertes retentirent, indiquant que nous étions pris pour cible. Un second choc me heurta de plein fouet, provenant d’un des vaisseaux de notre escadron. Dans le tumulte, je redoublai d’efforts pour éviter toute trajectoire prévisible, conscient que chaque seconde comptait pour notre survie.

Le moniteur hurla «alerte missile», et je réagis instinctivement en lançant des contre-mesures pour leurrer l’ennemi. Une explosion assourdissante résonna dans l’espace, indiquant que l’une des leurres avait été touchée. L’onde de choc propulsa le Lucifer hors de contrôle, mais dans cette confusion, je réussis enfin à apercevoir la météorite que nous devions atteindre.

Étrangement, à quelques kilomètres de l’astéroïde, le calme régnait. Plus de pluie, les petites comètes ne vacillaient plus, comme si nous étions au cœur de l’œil du cyclone. En scrutant les environs, j’aperçus enfin mon agresseur. «Pourquoi m’attaque-t-il ?», me demandai-je en jurant contre lui. Je fis l’inventaire de l’armement de mon vaisseau : il ne me restait plus que le canon avant, avec une réserve de plusieurs milliers de cartouches et des missiles Outlow à tête chercheuse. Mon système d’alerte se déclencha à nouveau, indiquant que j’étais pris pour cible. Résolu, je décidai de me confronter à mon assaillant.

La bataille s’engagea rapidement. Grâce à mon expérience militaire, chaque manœuvre me semblait instinctive, chaque tir précis. Mon vaisseau virevoltait avec une agilité impressionnante, évitant les projectiles ennemis. Les années d’entraînement prenaient tout leur sens en cet instant critique. Le cockpit était plongé dans une lumière rougeâtre, les alarmes stridentes résonnant comme un chant de guerre.

J’entamai une série de manœuvres évasives, zigzaguant entre les débris stellaires et les rafales de tirs ennemis. Chaque virage serré, chaque roulis, me rapprochait un peu plus de mon adversaire. J’anticipais ses mouvements, calculant ses trajectoires possibles, cherchant la faille dans sa défense. Les boucliers de mon vaisseau étincelaient sous l’impact des tirs, mais tenaient bon.

Soudain, un tir ennemi frappa mon flanc gauche, secouant violemment mon vaisseau. Les lumières de bord vacillèrent un instant, et un pan de la coque fut arraché, exposant les câbles électriques scintillants aux ténèbres de l’espace. La douleur d’une blessure à l’épaule gauche me rappela la brutalité du combat. Ignorant la souffrance, je réajustai ma trajectoire et me concentrai sur la contre-attaque.

Avec une série de manœuvres habiles, je réussis à déstabiliser mon adversaire. Les explosions lumineuses des impacts illuminèrent l’espace sombre, créant un spectacle à la fois terrifiant et magnifique. Mon canon crachait ses dernières cartouches, chaque tir rapprochant un peu plus la fin de ce duel spatial. J’exécutai une vrille complexe, me positionnant au-dessus de mon assaillant, et lâchai une salve de tirs précis qui frappèrent sa coque de plein fouet.

L’ennemi riposta avec fureur, mais sa cadence de tir devenait erratique. Ses mouvements étaient moins fluides, révélant la dégradation de son vaisseau. Je profitai de cette faiblesse pour lancer une attaque décisive. Mes doigts dansaient sur les commandes, déclenchant une série de missiles à tête chercheuse. Ils s’élancèrent dans une traînée lumineuse, traquant leur cible avec une précision mortelle.

Les missiles percutèrent l’ennemi dans une série d’explosions retentissantes. Une immense boule de feu engloutit le vaisseau adverse, illuminant l’obscurité environnante. Mon système d’alerte se tut enfin, signifiant la fin du combat.

Le silence revint, seulement perturbé par les alertes de mon vaisseau indiquant les dommages subis. Je repris mon souffle, regardant les débris flotter doucement dans l’immensité de l’espace. La bataille avait été rude, mais mon expérience avait une fois de plus fait la différence. Le calme apparent de l’œil du cyclone cédait à une satisfaction froide et déterminée, tandis que je préparais mon vaisseau pour les réparations nécessaires avant de continuer mon périple.

Il ne restait plus que moi face à la cible imposante. Reprenant mon souffle alors que l’adrénaline pulsait dans mes veines, je laissai de côté les questions en suspens pour me concentrer entièrement sur la mission. L’astéroïde se dressait devant moi, une masse de roche métallique ténébreuse dans le vide stellaire. Sa surface était marquée par des cratères et des crevasses profondes, reflétant la lumière des étoiles lointaines de manière sinistre. Des fragments de météorites plus petits tournoyaient autour de lui, semblables à des gardiens menaçants prêts à défendre leur maître céleste.

En m’approchant de cet astéroïde, je distinguai les nuances de gris et de noir qui recouvraient sa surface, révélant des détails chaotiques sculptés par des millénaires d’impact cosmique. Chaque aspérité, chaque saillie semblait raconter une histoire de violence cosmique, un rappel brutal de la nature implacable de l’univers.

Les capteurs du Lucifer tentaient de cartographier les contours de la météorite, mais la proximité et l’instabilité du terrain rendaient cette tâche particulièrement ardue. Je me préparai mentalement à la phase suivante de la mission, sachant que chaque décision prise dans les prochaines minutes pourrait sceller le sort de l’Arch et de ses habitants.

Pendant un bref instant, je contemplai l’astéroïde, une sentinelle impassible dans l’immensité glaciale de l’espace, attendant que je prenne l’initiative.

Le missile H75 s’élança en direction de sa cible avec une détermination implacable, laissant dans son sillage un nuage luminescent d’un bleu électrique. À grande vitesse, l’aura bleutée du missile tranchait l’obscurité de l’espace, illuminant son chemin vers l’astéroïde massif.

L’impact tant attendu fut confirmé par le moniteur de bord, et visuellement, j’eus droit à un spectacle saisissant. La tête du missile frappa l’astéroïde avec une précision chirurgicale, déclenchant une explosion fulgurante. Des éclats de roche et de métal jaillirent dans toutes les directions, créant une constellation de débris lumineux qui dansaient dans l’espace.

L’onde de choc qui en résulta secoua violemment l’ensemble de l’habitacle du Lucifer. Les vibrations se propagèrent à travers la structure du vaisseau, créant une cacophonie de grondements et de tremblements. Les écrans clignotèrent sous l’impact, tandis que les systèmes de stabilisation luttaient pour maintenir le contrôle dans ce ballet chaotique de forces cosmiques. 

IA 7.0 Alias Lucifer : «De retour à bord, Capitaine. Tous les systèmes sont de nouveau opérationnels. De nombreuses avaries ont été identifiées à divers endroits. IA terminée.»

Sheperd : «Retour à la maison, Lucifer.»

Je reprenais lentement mes esprits après cette scène éprouvante, la tempête semblant s’être calmée avec la destruction de la météorite. Alors que nous mettions le cap en pilote automatique vers l’Arch, j’en profitai pour analyser les images enregistrées de notre confrontation avec le vaisseau hostile.

Sheperd : «Lucifer, analyse les images avec moi. Des théories sur l’agression durant notre mission ?»

IA 7.0 Alias Lucifer : «Négatif. Les théories peuvent être nombreuses mais aucune ne peut être confirmée. Le pilote est un civil nommé Peter Andson. IA terminée.»

Sheperd : «Peux-tu m’en dire plus sur cet individu ?»

IA 7.0 Alias Lucifer : «Négatif. Il ne semble y avoir aucune archive précise sur cet individu. Cependant, mon programme d’analyse a détecté un signe distinct sur la carlingue du vaisseau, ressemblant à un fragment de la Terre dessiné. IA terminée.»

Alors que les turbulences persistaient, une sensation de déjà-vu m’envahit.

Sheperd : «Ce signe, je crois le reconnaître. Ne serait-ce pas l’emblème d’un ancien groupe activiste sur Terre ?»

IA 7.0 Alias Lucifer : «Les dernières archives terrestres me confirment vos informations. D’après mes données on les nommait «les gardiens du Crépuscule» : Les Gardiens du Crépuscule étaient un groupe d’activistes radicalement écologistes, déterminés à protéger la Terre à tout prix, même si cela signifiait sacrifier des vies humaines. Fondé dans l’ombre des catastrophes climatiques récurrentes et des dégradations environnementales croissantes, ce collectif a émergé avec une vision sombre et intransigeante de l’avenir.

Leurs membres, triés sur le volet pour leur dévouement inébranlable à la cause écologique, croyaient fermement que l’humanité était la principale menace pour l’équilibre de la planète. Ils étaient et demeurent convaincus que des mesures extrêmes sont nécessaires pour prévenir l’extinction massive des espèces et la destruction irréversible des écosystèmes.

Sur terre, leurs opérations étaient planifiées avec une précision militaire. Ils sabotaient les infrastructures industrielles, attaquaient les entreprises polluantes et utilisaient des tactiques de guérilla pour interrompre les projets de développement destructeurs. Les Gardiens du Crépuscule étaient et restent aujourd’hui anonymes, se dissimulant derrière des masques et des pseudonymes, opérant dans des cellules dispersées à travers le monde pour éviter toute capture et maintenir leur mouvement insaisissable.

Leur idéologie reposait sur une philosophie radicale : la Terre et ses écosystèmes sont sacrés et doivent être préservés, même si cela implique des pertes humaines. Ils voyaient les sacrifices humains comme un mal nécessaire pour un bien supérieur. Selon eux, la survie de la planète devait primer sur celle d’une espèce devenue parasitaire.

Les Gardiens du Crépuscule communiquent encore à travers des manifestes cryptiques publiés sur des plateformes obscures du dark web, où ils détaillent leurs actions passées et futures, et justifient leur approche implacable. Ils se considéraient comme les protecteurs ultimes de la Terre, prêts à se dresser contre l’humanité pour garantir un avenir durable aux générations de toutes les autres espèces vivantes.

Leur slogan, «La Terre avant tout, même contre nous,» résonnait comme un avertissement sinistre de leur détermination sans faille. Les Gardiens du Crépuscule étaient à la fois craints et admirés, incarnant le visage le plus extrême de la lutte pour la préservation de notre planète. IA terminé.»

Je reste perplexe tout de même de m’être fait attaqué, d’une certaine façon l’humanité n’est plus, la terre est abandonnée de ce qu’il reste de l’humanité. On pense tous avec une certaine certitude qu’il n’y a plus d’âme qui vivent sur la terre. Ceux qui nous ont attaqués n’avaient pas pour mission de laisser des survivants. Les images de cette dernière journée sont encore limpides dans nos esprits…

IA 7.0 Alias Lucifer : «Capitaine, j’ai un amas de débris conséquent en direction de l’Arch.»

Sheperd : «C’était prévisible, la mission n’est pas terminée, prépare les munitions restantes pour utilisation, on vide les stocks.»

Conscient du danger imminent pour l’Arch, je pris immédiatement la décision d’intercepter autant de fragments que possible avant qu’ils n’atteignent notre habitat fragile. Je poussai le Lucifer à ses limites, les moteurs rugissant tandis que je manœuvrais à travers le champ de débris en expansion.

La tension dans le cockpit était palpable. Chaque morceau de météorite que j’interceptais et détruisais semblait se multiplier en plus petits fragments, chacun potentiellement capable de perforer les parois de l’Arch. Le temps jouait contre moi, et l’écran de contrôle affichait une myriade de cibles mouvantes, chacune nécessitant une précision chirurgicale pour être éliminée.

Malgré tous mes efforts, certains fragments échappèrent à mon intervention. Les alarmes de l’Arch retentirent alors que les premiers impacts se produisaient. Le premier fragment frappa la structure externe, provoquant une explosion de métal tordu et des étincelles. Les systèmes de défense de l’Arch se mirent en marche, mais ils étaient submergés par la quantité et la vitesse des débris.

Un autre fragment, plus gros cette fois, percuta l’un des dômes agricoles, détruisant instantanément une partie des serres et libérant une atmosphère précieuse dans le vide spatial. Les cultures soigneusement entretenues, essentielles pour notre survie, furent aspirées et réduites à néant en quelques secondes.

Le choc le plus dévastateur vint d’un fragment massif qui frappa directement le module d’habitation principal. Les parois de l’Arch, pourtant renforcées pour résister aux impacts, cédèrent sous la force de la collision. Une explosion retentit, suivie d’une série de décompressions catastrophiques. Les lumières vacillèrent et s’éteignirent par intermittence, plongeant l’intérieur de l’Arch dans une semi-obscurité terrifiante.

Les membres d’équipage et les résidents tentaient désespérément de se mettre à l’abri, mais les corridors étaient encombrés de débris et les systèmes de sécurité peinaient à sceller les compartiments endommagés. Des sections entières de l’Arch furent coupées de l’alimentation en oxygène, et des alarmes d’urgence retentirent sans relâche. Les quelques résidents sur la coque du vaisseau tenté tant bien que mal de tirer sur les météorites mais leur chance de survie était trop faible pour faire la différence face à la situation.

À bord du Lucifer, j’assistais impuissant à la scène de destruction. Je continuais à intercepter autant de fragments que possible, mais la situation devenait de plus en plus désespérée. Mon vaisseau était endommagé, ses boucliers affaiblis par les impacts répétés. La réalité de notre vulnérabilité dans l’immensité de l’espace me frappait avec une force accablante.

Enfin, après ce qui sembla une éternité, le flux de débris diminua. L’Arch, bien que gravement endommagée, restait intacte dans sa majorité. Mais les dégâts étaient considérables. Les pertes humaines et matérielles étaient énormes, et les systèmes de survie de l’Arch étaient gravement compromis. Je guidai le Lucifer, à bout de souffle, à travers les corps sans vie flottant dans la cosmos, vers la baie d’amarrage, l’esprit alourdi par l’ampleur de la catastrophe.

En descendant du Lucifer, j’étais accueilli par une scène de chaos et de désolation. Les corridors, autrefois ordonnés et fonctionnels, étaient maintenant encombrés de débris et plongés dans une semi-obscurité terrifiante. Les survivants, blessés et épuisés, erraient dans les couloirs, certains cherchant désespérément des proches, d’autres essayant de contenir les incendies et de stabiliser les sections dépressurisées.

Je n’avais pas de temps à perdre. Ignorant ma propre fatigue, je rejoignis immédiatement les équipes de secours. Nous nous organisâmes rapidement, utilisant des lampes de poche et des balises lumineuses pour naviguer dans la pénombre. Les systèmes de communication étaient gravement endommagés, et les ordres devaient être criés à travers les corridors dévastés.

Les scènes que je rencontrai étaient déchirantes. Des colons coincés sous des débris, appelant à l’aide ; des enfants effrayés, cherchant leurs parents ; des blessés graves, nécessitant des soins médicaux immédiats. Avec une détermination farouche, nous travaillâmes sans relâche, dégageant les passages, stabilisant les blessés, et transportant les plus graves vers les zones médicales improvisées.

La pénombre ajoutait une dimension cauchemardesque à nos efforts. Les lumières vacillantes des lampes et les ombres mouvantes rendaient chaque tâche plus difficile et plus sinistre. Chaque bruit, chaque craquement de métal, chaque gémissement était amplifié dans l’obscurité, ajoutant à l’atmosphère oppressante de l’Arch dévastée.

Alors que nous nous efforcions de rétablir un semblant d’ordre, une nouvelle alarme retentit soudainement, brisant notre concentration. Les moniteurs de contrôle se mirent à clignoter furieusement, et une voix mécanique et froide résonna dans les haut-parleurs :

«Alerte. Présence extraterrestre détectée à bord. Tout le personnel militaire est prié de se rendre en salle de pilotage pour debrief.»

Les mots résonnèrent dans les corridors comme une sentence sinistre, plongeant les survivants dans une nouvelle vague de terreur.

Les équipes de secours échangèrent des regards inquiets, mais il n’y avait pas de temps pour la panique. Nous devions nous préparer à une nouvelle menace, une menace inconnue et potentiellement encore plus dangereuse que les débris de la météorite.

Je repère à cet instant mon technicien Ron Fig se frayer un chemin à travers la foule flottante et désorientée par l’absence de gravité.

Tech Ron Fig : «Capitaine, le commandement demande votre présence. Les météorites nous ont laissé quelques surprises;», dit-il en essuyant la sueur de son front.

Sheperd : «Je ne suis plus dans l’armée!» lui répliqué-je avec exaspération au milieu du tumulte environnant.

Tech Ron Fig : «Le commandant insiste pour que vous veniez en personne. Il dit que vous êtes le plus expérimenté! Il m’a parlé des Hammers, non?»

Je pousse un soupir profond. Déterminé, je me dirige vers le poste de commandement. La route jusqu’à la salle de contrôle s’annonce longue et dangereuse, traversant plusieurs niveaux gravement endommagés de l’Arch.

Je commençai à avancer, mon cœur battant la chamade. Les lumières vacillantes et les câbles pendant du plafond et flottant créaient une atmosphère de chaos. À chaque niveau traversé, l’ampleur des dégâts devenait plus apparente et plus désespérante.

Le niveau des habitations était un champ de ruines. Les parois étaient éventrées, les meubles et les effets personnels des résidents éparpillés et détruits. Des familles entières tentaient de se regrouper, leurs visages marqués par la peur et le désespoir. Je voyais des équipes de secours s’affairer, essayant de dégager les personnes coincées sous les débris et de rétablir une certaine sécurité.

En montant vers les niveaux supérieurs, je traversai le secteur agricole. Ce qui restait des serres était un triste spectacle de destruction. Les dômes étaient perforés, les plantes autrefois florissantes gisaient desséchées, aspirées dans le vide de l’espace. La perte des cultures représentait une menace directe pour notre survie à long terme, et je savais que cela alourdirait encore plus le fardeau de la reconstruction.

Le secteur médical était débordé. Les blessés graves affluaient, et les médecins et infirmiers luttaient pour faire face à l’afflux constant de patients. Les cris de douleur et les ordres aboyés résonnaient dans l’air, ajoutant à l’atmosphère de désespoir et de lutte acharnée pour la survie.

Enfin, j’atteignis le poste de commandement. La salle de contrôle, habituellement un havre d’ordre et d’efficacité, était en ébullition. Les écrans clignotaient avec des alertes rouges, les techniciens et les officiers de sécurité s’affairaient autour des consoles, essayant de stabiliser la situation.

Le commandant de l’Arch, le visage grave, se tenait au centre de la salle. En me voyant arriver, il hocha la tête et me fit signe de me rapprocher. Le briefing commença immédiatement, avec une analyse rapide des dégâts subis par l’Arch et une évaluation de la nouvelle menace.

«Nous avons des preuves d’une entité extraterrestre à bord.» annonça le commandant, sa voix résonnant dans le silence tendu de la salle. «Nous ne savons pas encore quelles sont ses intentions, mais nous devons supposer qu’elle est hostile. Nos priorités sont de contenir cette entité et de protéger les survivants.»

Janna, présente dans la salle de contrôle, prit la parole tandis que les cinquante hommes présents s’équipaient.

Janna : «Nous pensons que ces entités étaient sur la météorite que le Capitaine Sheperd a détruite.»

Le commandant Emri s’approcha de moi avec un air grave.

Commandant Emri : «Rafaël, je veux que tu sois le chef d’équipe pour cette opération. D’après les premières informations, ce ne sont pas des humanoïdes.»

Pendant que je m’équipais, je pris un fusil d’assaut standard et vérifiai mes munitions avec soin. Les hommes autour de moi prenaient également leur équipement, certains ajustant des gilets pare-balles, d’autres vérifiant leurs appareils de communication et équipements de vision nocturne.

Le fusil est ergonomique, conçu pour s’adapter parfaitement à la morphologie du tireur tout en minimisant le poids. Sa crosse ajustable et ses poignées ergonomiques permettent un confort optimal lors des missions prolongées. La carcasse est composée de polymères renforcés par des fibres de carbone, offrant à la fois légèreté et résistance aux impacts.

Au-delà de son aspect physique, le fusil est équipé de plusieurs modules technologiques intégrés. Un système de visée holographique projette des réticules précis sur l’écran visuel du tireur, facilitant ainsi les tirs à longue distance même en mouvement. Un capteur balistique analyse en temps réel la trajectoire des balles, ajustant automatiquement les paramètres de visée pour compenser les conditions atmosphériques et autres variables externes.

Sheperd : «C’est quoi alors?»

Commandant Emri : «Nous pensons à un organisme de reproduction, qui ronge le métal pour se multiplier.»

Sheperd : «Un fusil d’assaut standard suffira-t-il, ou avez-vous besoin d’un scientifique ?»

Commandant Emri : «Le Protocole 2 est activé. Vous vous en souvenez ?»

Sheperd : «Isolation et suppression. Nulla Vita sine sacrificio»

Le moniteur du vaisseau retentit à son tour.

«Résidents de l’Arch, après nouveau décompte, nous déplorons la mort de 4 782 résidents de l’Arch après des dépressurisations importante de plusieurs compartiments de l’appareil. Le total de survivant est de 980 793 après mise à jour de ce décompte.»

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